Appel au Conseil municipal du 16 décembre : ne nous plongez pas dans l'ombre!
L’appel (voir ci-dessous ou en pièce jointe)adressé aux membres élus.es du Conseil municipal du jeudi 16 décembre par » Sauvons l’îlot Pêche d’Or – Bergerie » n’aura même pas été inscrit à l’ordre du jour de la séance et des débats. Inquiétant, pour l’espace démocratique…
A Bagnolet, le 9 décembre 2021
Appel aux membres du Conseil Municipal de la ville de Bagnolet
Monsieur le Maire, Président du Conseil,
Mesdames, Messieurs, les élus.es,
La configuration conçue par les architectes du projet, en termes d’échelles et d’articulation des espaces dévolus à l’école maternelle Pêche d’Or et à la bergerie des Malassis est une aberration presque complète.
S’ils ne savent pas, concrètement, ce qu’est une école Maternelle, les lauréats du concours ne comprennent, visiblement, pas plus, ce qu’est une ferme.
C’est un lent poison qu’instillent les errements d’un tel projet, qui, à mesure de son examen approfondi, révèle qu’il entraîne une noble intention collective, de Charybde en Scylla…
La Pêche d’Or, les Malassis et Bagnolet refusent de devenir une risée nationale. Ici, l’ombre… aurait, donc, tout enseveli ?
Personne, pas plus en France qu’en Navarre, n’a jamais installé une ferme, au Nord d’une parcelle, en l’adossant, quasiment, à un bâtiment d’une dizaine de mètres de hauteur : c’est condamner, presque la moitié de l’année, d’octobre à mars, une terre vivante et dynamique, à ce que certains paysagistes et agronomes appellent de l’« ombre dure ». Presque rien n’y pousse… De telles parcelles sont condamnées au froid et à un manque de lumière patent, qui empêchent leur travail et leur développement, et entraînent leur délaissement. Tout au plus, sont-elles dévolues au stockage de matériel.
Il est tout aussi inconcevable de condamner une association à vocation humaine et sociale, à poursuivre ses activités dans une telle configuration d’espaces. Cela revient à demander à une communauté, de quitter un espace en prise directe avec la nature, et ce qu’elle représente de lumière et de chaleur, pour lui signifier d’aller installer ce lieu de vie, au pied de la face Nord d’un immeuble.
Si ce bâtiment, monstrueux pour les enfants, est une aberration pédagogique, il promet, donc, en outre, de provoquer une rude altération du lien qui, depuis tant d’années, s’est construit entre l’école et la bergerie. Il impose une sombre et funeste verticalité à une synergie et des échanges qui se sont développés, sur un plan, fonctionnel, symbolique et architectural, et sur un mode, relationnel, collectif et mutualiste, horizontaux. Le potentiel traumatique de ce changement est, malheureusement, complètement ignoré par nos champions de la construction.
La problématique de l’ombre et de l’orientation concerne, directement, les habitantes et habitants du quartier, notamment les familles ayant des enfants et qui ont besoin de pouvoir fréquenter les parcs et espaces verts, en fin de journée, après l’école. L’aménagement récent et en cours du quartier Blanqui a mis à mal la vie sociale dans le quartier. On sait combien les parcs et espaces verts jouent un rôle fondamental dans la sociabilité et la mixité au sein d’une ville. Sur ce plan encore, l’orientation actuelle prévue n’encourage pas la fréquentation du parc, en raison de son accès éloigné des autres écoles du secteur, mais, surtout, à cause, encore, du manque de lumière prévisible.
Enfin, comment peut-on sérieusement justifier, auprès des contribuables, le coût important mis dans la construction et l’entretien d’un jardin, voire d’une forêt (sic), sur un toit en béton, quand sa construction aura été faite au détriment d’une terre déjà arborée ?
Nous sommes bien conscients.es que l’équipe municipale fait tout ce qu’elle peut pour sauver la bergerie et ses activités, et que les négociations ouvertes avec « Sors de Terre » se veulent constructives. Mais jusqu’à preuve du contraire, aucune négociation, aussi vertueuse soit-elle, n’a jamais inversé les boussoles et pris un mur pour l’horizon. Les perspectives et les données soumises à la discussion ne peuvent, donc, qu’être élargies, si cette dernière se veut véritablement créatrice d’avenir.
Ces deux écueils sont complètement évités, faut-il le rappeler, avec le projet alternatif, développé, proposé par Sors de Terre, et offert à la communauté et aux lauréats du concours.
Les problèmes soulignés dans cet appel s’ajoutent aux nombreux autres, soulevés lors de mobilisations ou de réunions précédentes.
La nouvelle école est construite sur des terres fertilisées par de longues années de travail de la bergerie, alors qu’elle pourrait être construite, en grande partie, sur les sols déjà artificialisés.
Que les enfants et les personnels de l’école doivent subir, pendant deux ans, les travaux et leurs nuisances n’est pas moins inquiétant.
Nous proposons que les parents d’élèves, les personnels de l’école, les riverains et les usagers de la bergerie puissent, une nouvelle fois, exprimer leur point de vue et leurs propositions alternatives, et qu’elles soient entendues et prises en compte, réévaluées à la mesure de leur ampleur, ces dernières années, et considérées à leur juste mesure, dans le cadre d’une véritable participation citoyenne.
Et nous appelons, donc, solennellement, le Conseil Municipal de notre ville – il sait, quand la situation est grave, se manifester dans l’unanimité – à adopter, dans les meilleurs délais et par un vote de son assemblée, une résolution appelant au réexamen du projet de reconstruction de l’îlot Pêche d’Or – bergerie, avec, comme préalable et comme fondements, la révision complète des aberrations – aussi dramatiques que ridicules, et risibles – exposées plus haut.
Association « Sauvons l’îlot Pêche d’Or – Bergerie, Zone d’Education à Défendre »

A Bagnolet… Deux quartiers, deux mesures ?
En 2015 (sic), le cycle des travaux de reconstruction du collège Travail Langevin était sur le point de commencer sur le site du Parc de la Briqueterie.
Plusieurs propositions de plans avaient été soumises aux personnels du collège, à sa Direction, aux représentants.es de son Conseil d’administration, aux responsables municipaux… et une de ces propositions, qui faisait l’unanimité, ou presque, au sein des différentes instances concernées et consultées, avait été retenue.
Des travaux de carottage, pour étudier les sols du Parc de la Briqueterie, avaient même été engagés par le Conseil Départemental, quand, soudain, tout s’est arrêté net, parce que quelques habitants.es du quartier du Plateau avaient fait connaître leur refus du choix de ce site, pour faire savoir qu’ils proposaient le site des Rigondes, pour cette reconstruction.
Du jour au lendemain, et sans autre forme de procès, le Conseil départemental, qui avait, déjà, dépensé de belles sommes, dans ce processus, a remballé ses plans, ses carotteuses et ses études des sols, et la nouvelle a, bientôt, circulé que le collège Travail serait reconstruit aux Rigondes, sur décision de la Mairie (et sur proposition, donc, de quelques habitants.es du quartier du Plateau).
Chacun.e connaît la suite de cette rocambolesque histoire et l’énergie qu’il a fallu pour contrer ce sombre trafic d’influences, et pour restaurer un processus démocratique transparent, à l’échelle de la ville, ce qui aura, finalement, six ans après, mené à la votation citoyenne du 3 juillet 2021 (!).
Au quartier des Malassis, un projet de reconstruction d’école Maternelle est, publiquement, contesté par des parents élus.es, des personnels de l’école, des parents d’élèves, des habitants.es du quartier, plusieurs centaines de manifestants.es, des milliers de signataires d’une pétition, une association locale… depuis des années, avec proposition publique de projet alternatif et demande publique de référendum…
Mais la Mairie campe sur ses positions, arguant du temps qui presse, quand elle n’a pas hésité à faire perdre des années – le nouveau collège Travail Langevin devait ouvrir, en septembre 2020, voire 2019 (!) – à un autre chantier qui concerne des enfants et des adolescents.es de la ville, et a, grossièrement, cédé à la pression d’habitants.es du Plateau, pour se soumettre, sans clarté ni transparence, et au mépris de l’argent public et des finances du Conseil Départemental, à leur proposition et à leur projet.
Il est trop facile d’invoquer le caractère impératif de l’engagement des travaux lié au financement du projet de maternelle par l’ANRU et les pénalités à payer, en cas de rupture de contrat, aux entreprises privées qui ont remporté le concours, pour justifier cette fuite en avant : la démocratie locale et participative ne se brade pas, pas plus qu’elle ne peut connaître deux régimes d’administration sociale et politique, entre deux quartiers d’une ville.
Avoir mis, financièrement et politiquement, le Conseil Départemental à genou serait-il moins grave que de se soumettre aux impératifs d’une agence nationale ou aux exigences de trois entreprises privées ?
Le quartier des Malassis et ses habitants.es compteraient-ils moins que d’autres, à Bagnolet, en terme de vie démocratique et pour la politique municipale ?
Loin de tout trafic d’influences, comme il se pratique, à l’évidence, dans certains coins de la ville, voilà qui plaide, encore une fois – et en toute transparence, puisqu’il y a, très clairement, débat – pour le lancement d’une votation citoyenne et démocratique sur le devenir de l’îlot Pêche d’Or – Bergerie, au quartier des Malassis.